Le mot du Président

Je reviens de loin ! Pendant près de quatre ans, à la suite d’un sort que m’avait jeté le Grand Marabout du Sénégal, je n’ai pas bu une goutte de vin. Impossible de me rendre aux invitations des valeureux créateurs du salon « Livres en vignes » ! Et puis, l’an dernier, miracle : l’envoûtement a pris fin, et me voici de nouveau prêt à déguster les vins de Bourgogne, mes préférés.
La présidence de ce 5ème salon est donc pour moi plus qu’un plaisir, une résurrection !

Le prestigieux décor du Clos de Vougeot se marie parfaitement avec l’ambiance de recueillement, de curiosité et de raffinement qui s’attache au livre et à la lecture. La notion d’art de vivre atteint ici son apogée. Pour en avoir été privé quelque temps, j’en connais le prix.
La centaine d’auteurs présents va se montrer particulièrement disponible pour le public, grâce à la convivialité très particulière que permet d’obtenir le vin, dans sa haute tradition.
Créativité, inspiration, bonheur de vivre, je me fais de la littérature une idée bien particulière qui l’associe au plaisir. Tout le monde ne partage pas cette approche mais, à « Livres en vignes », je suis bien sûr qu’elle est très majoritaire.
Vive cette 5ème édition et longue vie aux joies mêlées des grands Bourgogne et des belles pages !

Les neuf vies
de Jean-Christophe Rufin

Jean-Christophe Rufin a vécu plusieurs vies. C’est ce qui fait son charme et, sans doute, son inspiration.
Né à Bourges en 1952, il commence par faire sa médecine. Devenu interne des hôpitaux de Paris, il opte pour la neurologie, mais il pratique peu cette spécialité : d’abord, il part en coopération en Tunisie, avant d’exercer en psychiatrie à Saint-Antoine ; mais surtout, il fait aussi des études à Sciences Po, et se passionne déjà pour les affaires du monde.
Cofondateur du mouvement « Médecins sans Frontières » avec Bernard Kouchner, Pierre Fyot et autres Claude Malhuret, le docteur Rufin pilote plusieurs missions humanitaires en Afrique de l’Est et en Amérique latine. Il quitte MSF en 1993. Quelques années plus tard, il représentera l’association « Première Urgence » au Kosovo, puis présidera « Action Internationale contre la Faim » (AICF). Il a été, entre temps, conseiller auprès du Secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme, attaché culturel à l’ambassade de France au Brésil, conseiller auprès du Ministère de la Défense François Léotard, puis maître de conférences à Sciences Po. Déjà, il publie quelques essais sur la politique internationale – comme Le Piège humanitaire (JC Lattès, 1986) – et prend goût à l’écriture.
Son premier roman intitulé L’Abyssin (Gallimard, 1997) en fait un écrivain, un vrai, et sera suivi de plusieurs autres best-sellers, dont Rouge Brésil qui lui vaudra le Prix Goncourt en 2001. En 2007, nouveau changement de vie : il est nommé ambassadeur au Sénégal, fonction qu’il exercera jusqu’en 2010 et dont il tirera Katiba, publié chez Flammarion. Mais surtout, en 2008, il est élu à l’Académie Française, au fauteuil d’Henri Troyat. Il est encore le benjamin de cette auguste assemblée.
En 2012, enfin, il publie Le Grand Cœur (Gallimard) et… préside la cinquième édition de « Livres en Vignes » !